La dette éducationnelle : Pourquoi les entreprises doivent former?

Ces dix dernières années, notre gouvernement a fait des efforts considérables pour construire un écosystème dynamique composé d’entreprises locales et internationales avec des startups également qui tirent de plus en plus leur épingle du jeu, cependant malgré ces efforts notre écosystème n’arrive pas encore à faire émerger des champions nationaux en nombre qui vont à la conquête de l’Afrique et au-delà.
Une des principales raisons de la non croissance de ces entreprises est le manque de ressources qualifiées et répondant aux exigences du monde d’aujourd’hui et de demain.
Nous retrouvons dans nos entreprises des jeunes diplômés qui n’ont pas reçu la formation adéquate, qui n’ont pas fini leur formation à cause des grèves répétées et parfois de longue durée, qui n’ont pas été guidés dans le choix de leur parcours, qui souvent n’ont pas trouvé de place dans les cursus qui les intéressait, qui ont été formés sur des techniques dépassées et j’en passe.
Nous parlons très souvent de la dette technique qui empêche certaines entreprises de passer à l’échelle mais il y a une dette encore plus profonde et plus coûteuse, c’est la dette éducationnelle.
C’est le manque de formation et d’accompagnement des jeunes que nous sommes entrain de payer cher dans les entreprises car nous n’avons pas passé le temps qu’il fallait pour éduquer et former les jeunes de la maternelle aux études supérieures.
C’est cette dette qui fait que nous n’avons pas les produits de qualité qui devaient nous permettre de conquérir le monde, c’est cette dette qui fait que nous avons des salariés qui se contentent du minimum et non des collaborateurs qui épousent la vision d’une entreprise et savent pourquoi ils font leur travail, c’est cette dette qui fait que nous n’avons pas une administration forte résolument orientée vers la performance, c’est cette dette qui nous empêche de viser l’excellence et enfin c’est cette dette que nous payons au plus haut sommet de nos institutions.
Deux possibilités s’offrent à nous :
- Prenons le temps de former cette ressource afin d’assurer qu’elle soit prête, investissons donc le temps, l’argent et l’énergie nécessaire dans la formation de nos salariés pour qu’ils soient prêts à performer.
- Contribuons au renouvellement de l’écosystème afin d’éviter que ce dernier ne se dispute pas les mêmes ressources pendant que les jeunes sont laissés en rade.
J’ai rejoint EDACY car je suis convaincu d’une chose, c’est que cette dette ne pourra être éradiquée que si les entreprises s’engagent fortement dans la formation, il en va de la réussite de chacun. Grâce à son modèle de formation appelé “WorkLearning”(modèle d’apprentissage en entreprise), EDACY forme depuis près de 3 ans des centaines de jeunes en collaboration avec ses entreprises partenaires afin de leur donner les compétences nécessaires leur permettant de se distinguer sur le marché de l’emploi et créer de la valeur.
C’est cette valeur que nous cherchons car elle garantit le dynamisme d’un écosystème et son renouvellement. En effet, chaque fois que nous créons de la valeur ce sont des opportunités d’affaires qui sont créées en même temps et donc des marchés et finalement des besoins en ressources, c’est tout un cercle vertueux que cela crée.
Ce que nous déroulons comme modèle de formation en tant qu’entreprise au Sénégal, est une politique d’Etat dans des pays comme la Suisse ou l’Allemagne. En effet l’apprentissage est devenu un des principaux facteurs du taux de chômage très faible dans ces pays.
J’invite donc les entreprises et l’Etat à s’engager à nos côtés dans la formation des jeunes c’est un moyen qui a fait ses preuves dans le développement et l’employabilité des jeunes.